Alors que la crise du COVID a démontré que les délocalisations notamment en Chine n’avaient rien de bon pour l’économie nationale privant le pays de biens, le Made in France n’a jamais eu autant le vent en poupe que ces derniers temps.
Particulièrement médiatisée, la production tricolore est souvent garante d’excellence et de sérieux dans sa conception. Le fait d’acheter un produit manufacturé sur le territoire national permet en plus de sauvegarder l’emploi dans notre pays et d’être bon pour la planète en limitant l’impact carbone grâce à la réduction des transports, ce que 84% des Français plébiscitent actuellement. Mais les chiffres sont là et démontrent que le consommateur n’est pas forcément en adéquation avec sa pensée puisque seulement 36% des biens manufacturés consommés dans notre pays sont fabriqués en France, et ce chiffre tombe à 15% pour l’agro-alimentaire ! Pourquoi un tel décalage ? Pourquoi le désir de consommation dans notre pays ne se traduit pas en termes d’achat pour des produits français ? Et surtout pourquoi des entreprises-fleurons au glorieux passé, pointues dans leurs domaines respectifs comme la célèbre marque Caddie ou bien encore Verney-Carron sont-elles en difficulté ?
Le Made in France peu concurrentiel ?
D’une part, produire en France a un coût et ce dernier se répercute sur le produit fini. Dans une période où chaque sous compte, le « fait français » n’est pas forcément concurrentiel en termes de prix puisque les coûts de production en général additionnés aux charges patronales et salariales ne permettent pas de rivaliser avec des concurrents étrangers non soumis aux mêmes règles. C’est le cas notamment au Portugal où le salaire est divisé par deux par rapport à la France. D’autre part, la France est victime de facteurs aggravants comme la perte de marchés ou le non-renouvellement de contrats. On se rappelle la mésaventure de l’armurier stéphanois Verney-Carron qui a vu un contrat non reconduit par le ministère de l’Intérieur, ce dernier ayant préféré commander des LBD (lanceurs de balles de défense) d’origine suisse alors que l’entreprise stéphanoise le fournissait depuis des années en flashballs. De plus, le produit français souffre de la réputation de ne pas forcément être dans l’air du temps alors que ce n’est pas le cas. La faute à une communication défaillante.
Pour que le Made in France s’en sorte, il faudra mieux communiquer pour montrer qu’acheter français n’est pas ringard, montrer que l’on peut produire de l’excellence et surtout que la préférence nationale, même si elle a un coût supérieur, permet de faire perdurer l’emploi dans notre pays tout en limitant l’impact écologique vu que les produits ne font pas le tour du monde pour se retrouver dans les étals et ce, du consommateur jusqu’au plus haut sommet des décideurs.
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