Rares sont les pays à pouvoir se targuer d’aller dans l’espace, de disposer de lanceurs et ainsi mettre en orbite des satellites. Et la France fait donc partie de ce petit groupe de privilégiés qui partent ainsi à la conquête de l’espace !
Ariane et ses 6 générations de lanceurs
Après les Russes et les Américains dans les années 60, c’est en 1965 que notre pays se lance ce grand défi que d’aller dans les étoiles avec une nouvelle agence, le Centre National d’Étude Spatiale (CNES), qui lance notre premier satellite prénommé Astérix. Ariane voit le jour en 1973 et donne son nom à plusieurs générations de lanceurs civils européens de satellites. Issue du lanceur balistique Diamant, Ariane 1 fait son premier vol le 24 décembre 1976 depuis la base spatiale de Kourou en Guyane, la région française la plus proche de l’équateur. Cette dernière voit au fil des années cinq générations de lanceurs chaque fois plus évolués, dont l’avant-dernière Ariane 5 a battu son record en permettant d’envoyer plus de 10.2 tonnes de matériel en orbite géostationnaire.
Crédits : SIRPA-ECPA, 1965.
© ESA
Bientôt Ariane 6
Véritable fer de lance dans les télécommunications, Ariane décollait dans les années 80 de cinq à sept fois par an avant l’arrivée de la concurrence étrangère. Issue des travaux du CNES, l’équivalent de la NASA aux USA, Ariane envoie donc en orbite des satellites de tous les pays ; mais l’idée d’un lanceur européen a pris le dessus pour des raisons économiques et industrielles. Si la France conserve la partie conception et la fabrication des lanceurs, l’Italie, l’Allemagne, la Suède, la Belgique, les Pays-Bas et même la Suisse font partie des partenaires qui créent les lanceurs réputés pour être les plus sûrs du monde.
Même si Ariane 5 demeure une référence avec ses 1 200 tonnes de poussée au décollage, il a fallu se tourner vers l’avenir et ainsi faire face à la concurrence que constituent les lanceurs Falcon 9/heavy de SpaceX ou les lanceur chinois Longue Marche et c’est ainsi qu’Ariane 6 apparaît. Moins coûteux qu’Ariane 5, et surtout plus innovant, ce nouveau lanceur a pour vocation de continuer à faire flotter le drapeau européen dans l’espace. Mais la crise du COVID et des difficultés techniques imprévues retardent sa présentation et sa mise en service prévue en 2022.
© ESA – D. Ducros
Une fiabilité approuvée
Si, à la base, les programmes dit « des pierres précieuses » puis Ariane devait rendre respectivement la France et l’Europe indépendante des technologies russes et américaines, ce dernier se révèle être aussi un formidable succès commercial dû à la fiabilité et aux grandes qualités techniques des lanceurs, ainsi qu’une bonne alternative aux errances de la politique spatiale des USA avec leurs navettes. Ariane a en effet envoyé pas moins de 456 satellites depuis sa création dont 81 américains, 69 européens, 49 asiatiques ; tout ça sans compter les 3 précieuses sondes envoyées à l’exploration de notre système solaire, les 13 satellites scientifiques et les 18 satellites militaires. Bref, véritable couteau-suisse de l’espace, Ariane est un succès français et européen que le monde entier nous envie.
© ESA – D. Ducros
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Des projet ambitieux
Le CNES lance en 1977 un projet de vol habité ! Et si la France avait sa propre navette spatiale ? C’est ainsi que naquit HERMÈS ! Une mini-navette qui doit pouvoir envoyer deux pilotes et un passager ainsi que 400 kg de fret.
Avec le nouveau lanceur Ariane 5, on peut envisager de faire décoller une navette de 10 tonnes et 11.55mètres de long. A la différence des navettes américaines, Hermès prendrait place en haut du lanceur. La navette pourrait ainsi, en cas de grave anomalie d’Ariane, allumer son propulseur et développer une poussée de 80 tonnes pendant 5 secondes permettant de sauver nos astronautes français et européens.
En 1979 le projet gagne en ambition avec la possibilité d’envoyer 5 astronautes ou seulement 2 mais avec 1500 kg de fret. En 1984 un contrat entre le CNES, Dassault, Aérospatiale et d’autres partenaires fait considérablement augmenter le budget.
Mais des problèmes commencent à apparaître. En 1986 survient un accident tragique aux État-unis avec la perte de Challenger, l’évacuation d’urgence devient obligatoire et Hermès perd 3000 kg de charge utile et sera maintenant équipé de siège éjectable. Et de plus en plus de contraintes que ce soit à cause d’Ariane 5 ou des protections thermiques viendront presque à bout du projet .
© ESA – D. Ducros
Mais où est Hermès ?
Le CNES et l’ESA (European Space Agency) ne sont pas décidés à abandonner le projet Hermès et le relancent sous plusieurs noms dans les années 90. Toutes ces tentatives serons infructueuse, on finira par lui préférer un cargo qui s’appelle l’ATV qui lui volera bien dans l’espace.
Mais bien que le projet d’une navette avec des hommes à bord est aujourd’hui définitivement abandonné, l’idée d’une navette ne l’est pas, portant aujourd’hui le nom de Space Rider, une navette 100 % autonome réutilisable pouvant envoyer jusqu’à 800 kg de charge utile. Elle devrait faire son premier vol en 2023 sur le lanceur européen Vega-C. Alors croisons les doigts.
Et nos astronautes français ?
Chaque pays a ses astronautes.
On les appelle différemment selon le pays d’où ils partent : les Russes ont les cosmonaute, les Américains ont les fameux astronautes, les Chinois ont les taïkonautes et la France a ses spationautes, un mot hybride issu du latin spatium (espace) et du grec nautes (navigateur) utilisé depuis 1975. Vous connaissez sûrement Thomas Pesquet, le spationaute star du moment. Mais notre Pesquet national n’est pas le premier Français à être parti pour les étoiles.
nos Spationautes
Le premier d’entre eux se prénomme Jean-Loup Chrétien. Parti en juin 1982 dans le vaisseau russe Soyouz pour rejoindre la station Saliout puis Mir, il repartira en 1997 dans la navette Atlantis. Il passera au total 43 jours dans l’espace !
S’ensuivra Patrick Baudry (à bord de la navette Discovery en 1985 pour 7 jours). Il fut à l’origine de la mise en place du premier centre européen d’initiation au voyage dans l’espace, Space Camp.
Michel Tognini effectue ensuite deux vols dans les années 90, un séjour dans la station Mir et un vol dans la navette Columbia. Il passera en tout 18 jours au-dessus de nos têtes.
Jean-Pierre Haigneré est quant à lui le spationaute français qui aura passé le plus de temps dans l’espace (sera-t-il bientôt battu par Thomas Pesquet ?) avec un total de 209 jours sur deux missions respectivement en 93 et 99 dans la station Mir.
Jean-François Clervoy fut le plus jeune étant donné qu’il effectua son premier vol à 35 ans à bord de la navette Atlantis avant d’embarquer dans Discovery. Il fait aujourd’hui partie du jury de sélection qui a choisi Thomas Pesquet.
Claudie Haigneré est la première femme française et malheureusement la seule pour le moment à être allée dans l’espace. Elle effectuera deux vols en 96 et 2001 à bord de la station Mir puis de l’ISS.
On peut également citer Léopold Eyharts et Philippe Perrin et bien évidemment Thomas Pesquet. Il est le dixième Français à voyager dans l’espace.
mission Alpha
Il est parti pour la première fois le 17 novembre 2016 où il nous a offert de nombreuses et belles photos depuis l’ISS, fait visiter la station spatiale et surtout mené de nombreuses expérience scientifiques !
Il repart ce 23 Avril 2021 dans la nouvelle capsule Crew-Dragon de Space X avec au programme expérience scientifique, photos et surtout sortie dans l’espace ! Et comme il en a l’habitude, il sera sûrement très présent sur les réseaux sociaux (Instagram, twitter). Alors ne ratez rien de son aventure qui s’annonce riche !
© NASA
© NASA
Il va ainsi faire briller la France dans l’espace, sans oublier qu’il emmènera avec lui les plats cuisinés de Thierry Marx qui, lors de la dernière mission, avaient donné faim aux autres habitants de la station. Soyons sûrs que cette année encore, tous les astronautes américain, japonais et russes ne se priveront pas de piquer quelques plats français avec l’accord et la gentillesse de Thomas.
Pour aller plus loin
- Suivez Thomas Pesquer dans son aventure sur son compte instagram
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