Gélas, un nom qui sent bon le Sud-Ouest réputé par les amateurs d’armagnac aimant savourer un produit de grande qualité. Issue d’une saga familiale gasconne, la marque a désormais conquis le monde entier.
Du Gers aux USA
Tout débute en 1865 avec Baptiste Gélas, fils et petit-fils de tonnelier passionné de bois. Il maîtrise l’art de manipuler cette matière noble, vivante et changeante en créant des contenants pour de nombreuses exploitations de Gascogne qui produisent de l’armagnac. Cette année-là, alors qu’il n’est âgé que de 16 ans, il crée la maison éponyme à Vic-Fezensac dans le Gers. En fin connaisseur, notre homme se lance alors dans le négoce de vin puis s’oriente progressivement dans le vieillissement d’armagnac en investissant notamment dans un alambic.
Créatif, curieux et surtout intelligent – il est un parfait autodidacte dans le procédé de bonification de l’armagnac – Baptiste sent que c’est vers l’étranger qu’il faut se tourner. Et il a bien raison puisque c’est vers les Etats-Unis, alors à peine sortis de la guerre de Sécession, que vont s’exporter les élixirs gascons fabriqués avec amour. Et comme se plaisent à dire ses dignes descendants : “jamais précoce n’a emprunté à tardif”. Fort d’une carrière exceptionnelle, Baptiste laisse alors en 1921, après 45 ans de métier et une réussite fabuleuse, la place à son fils Louis alors que le second de ses enfants crée quant à lui une société en Charente appelée Cognac Gélas.
Un armagnac modernisé
La première guerre mondiale sonne malheureusement le glas des exportations vers les Etats-Unis. Décision est prise de revenir aux affaires dans le grand Sud-Ouest où Louis achète une propriété agricole ainsi qu’une distillerie avant d’embrasser une carrière politique qui le mènera à la mairie de Vic-Fezensac puis au Conseil Général. Pierre Gélas, fils de Louis né en 1922, revient quant à lui aux fondamentaux familiaux en reprenant la passion première de la famille, c’est-à-dire le goût de la vigne et de l’armagnac. Bien que débutant comme agent commercial en Bourgogne et en Champagne, ce dernier fait profit de son poste de représentant chez Taittinger pour faire entrer l’armagnac comme les vins et champagnes auprès des restaurateurs, faisant passer cette boisson quasi-régionale au statut national.
De plus, complètement visionnaire, notre homme a l’idée de proposer des armagnacs différents en fonction des terroirs. Ce fut une révolution gustative et commerciale surtout que la sortie de la seconde guerre ouvre de nouveaux marchés dont profite la maison Gélas qui s’exporte en Espagne, en Italie et en Andorre tout en continuant une production et une distillation d’exception qui vaudront à Jean le Prix du Président de la République en 1976. La conquête de l’Europe ne s’arrête pas là puisque le Prince Henrik du Danemark, séduit par le digestif gascon, lui en achète 400 litres !
Une nouvelle génération
En 2001, Jean tire sa révérence et laisse son fils Philippe continuer cette épopée de l’armagnac qui réussit à sa famille. Fort d’une expérience au pays de l’oncle Sam, Philippe apprend comme ses aïeux “par l’observation, par l’exemple et la curiosité inhérente à tous les hommes de cette famille” écrira-t-il tout en amenant un management résolument moderne et en conservant les qualités d’excellence qui ont fait sa réputation depuis 150 ans.
Gélas est donc une success-story familiale où tradition et modernité font bon ménage par amour de l’armagnac et de l’héritage patriarcal.
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