La baguette à L’Unesco
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture est une agence spécialisée des Nations Unies fondée en 1945.
Basée au Centre du patrimoine mondial à Paris, l’Unesco succède au Comité international de coopération intellectuelle de la Société des Nations créé en janvier 1922.
Ses missions historiques sont de faire progresser la paix, le développement durable et les droits de l’homme en facilitant la collaboration et le dialogue entre les nations.
Depuis, ses domaines d’actions ont évolué et s’orientent notamment vers l’éducation, les sciences, la culture, la communication et la mise en avant du patrimoine culturel.
12 millions de français se rendent chaque jour dans leur boulangerie.
10 milliards de baguettes consommées par an en France.
La baguette de pain est un des symboles de la France. On ne connait pas vraiment son origine. Plusieurs hypothèses s’affrontent.
La plus ancienne prétend que la baguette aurait été inventée par les boulangers de l’armée de Napoléon. Plus petite que la miche, sa cuisson aurait été plus rapide.
On associe à la baguette également une origine viennoise. August Zang, un Autrichien à qui l’on doit l’invention du fusil à percussion, boulanger à Paris en 1839, aurait inventé une forme allongée pour ses pains afin de faciliter les livraisons.
On prête également une origine liée à l’apparition du métro. Démarré en 1896 sous la responsabilité de Fulgence Bienvenüe, le chantier nécessitait l’embauche d’ouvriers venus de toute la France. Des échauffourées éclataient parfois. Pour trancher les miches de pain, les ouvriers portaient toujours sur eux un couteau. Afin de limiter les risques de violence, l’ingénieur eut l’idée de commander des pains qui pouvaient se rompre sans couteau.
La baguette implémentée à L’UNESCO pour le savoir-faire des artisans boulangers
“C’est une reconnaissance pour la communauté des artisans boulangers-pâtissiers. La baguette, c’est de la farine, de l’eau, du sel, de la levure et le savoir-faire de l’artisan” Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française
Le 17eme comité intergouvernemental de l’Unesco, réuni au Maroc a examiné 56 propositions. Et c’est le symbole de la culture et du savoir-faire français qui a été choisi à l’unanimité. La baguette française fait donc son entrée au patrimoine immatériel de l’Unesco ce mercredi 30 novembre 2022. Le savoir-faire artisanal français a donc été distingué par l’organisation. Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française ne cache pas sa fierté : « Il n’y a pas d’équivalent dans le monde à « aller chercher le pain », « c’est quelque chose de très particulier qui est marqué avec la baguette », « C’est la première course qu’on donne à faire à un enfant ! ».
Il a ensuite déclaré que la boulangerie « était souvent le seul commerçant ouvert dans certains villages ». Cette présence a tendance à reculer face à la concurrence de la grande distribution. 400 boulangeries ferment chaque année en France. Cette entrée a donc une importance symbolique.
Le président Emmanuel Macron n’a pas hésité à saluer la nouvelle : « Dans ces quelques centimètres de savoir-faire passés de main en main, il y a exactement l’esprit du savoir-faire français »
En 2018, la candidature de la baguette avait été préférée par le président aux toits de zinc parisiens et une fête vinicole jurassienne en Arbois.
C’est donc le rôle des 33 000 boulangeries françaises et du lien social qu’elles génèrent qui ont été valorisés par l’organisation des Nations Unies.
La boulangerie artisanale, un secteur menacé
Dominique Anract a déclaré que cette entrée au patrimoine immatériel de l’Unesco pourrait « déclencher des envies » de devenir boulanger alors que la France compte 10 000 postes à pouvoir dans la profession.
400 boulangeries disparaissent par an en moyenne depuis une cinquantaine d’années. Cette intégration met un coup de projecteur sur un secteur inquiet par l’industrialisation et le manque de main-d’œuvre. En effet, de plus en plus de baguettes de mauvaise qualité sont fabriquées de manière industrielle sans le soin d’un vrai boulanger. Le 13 septembre 1993, le « décret pain », décidé par le gouvernement d’Edouard Balladur sous la présidence de François Mitterrand protégeait la fabrication de la baguette. La véritable baguette était déjà sur le point de disparaître au profit de produits industriels bourrés d’additifs et de piètre qualité. Selon ce décret, la véritable baguette de tradition française ne peut être fabriquée qu’avec les ingrédients suivants : farine de blé, eau, levure et/ou levain, sel.
Selon Loïc Bienassis de l’Institut européen de l’histoire et des cultures de l’alimentation, membre du comité scientifique ayant préparé la candidature française, la consommation de la baguette décline. Les Français préfèrent les pains au levain, plus intéressants du point de vue nutritionnel. Les céréales ont remplacé les tartines, les hamburgers et le jambon-beurre.
La création « d’une journée de la boulangerie ouverte » a été annoncée par le gouvernement français dans le but de mieux connecter les citoyens à leur patrimoine.
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