Créée officiellement au XVIIIème siècle, la Fête du Travail n’est en fait que le regroupement en une seule date de plusieurs fêtes célébrant les réalisations de travailleurs. Appelée aussi Journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, cette dernière est fêtée en France comme dans de nombreux pays à travers le monde le 1er mai et c’est aussi l’occasion de manifestations populaires ainsi que de défilés du mouvement ouvrier.
Une fête internationale
Dans l’Hexagone, les premières fêtes débutent dès la sortie de la révolution. Ainsi, c’est en 1793 que naît la première édition de cette dernière qui fut instituée le 1er pluviôse soit le 21 janvier. Mais le véritable lancement eut lieu sous l’ère de l’industrialisation et des combats du mouvement ouvrier afin d’obtenir une journée de travail de 8 heures à la fin du XIXème siècle notamment dans le tout jeune pays appelé les Etats Unis d’Amérique.
En effet, en 1884, les syndicats du pays de l’Oncle Sam ont décidé le 1er mai de cette année-là de mener une journée d’action afin d’imposer au patronat américain une durée quotidienne de travail de « seulement » 8 heures alors que c’était bien plus à l’époque. Mais pourquoi avoir choisi spécifiquement le 1er mai vous demandez-vous sûrement ? Eh bien aux USA, ce jour-là est appelé le « moving day » car il marque le début de l’année comptable des entreprises et donc les contrats d’embauche se font à cette date précise, les ouvriers bougeant ainsi d’entreprise en entreprise. D’où le terme « moving » qui signifie « mouvement » en anglais.
Qu’en est-il en France ?
Quant à notre cher pays, c’est en 1890 que les premiers défilés se font pour la première fois. Les manifestants arborent alors un triangle rouge puis plus tard une fleur d’églantine, reprenant ainsi la coutume de l’arbre de mai avant que le brin de muguet enlacé ne devienne la fleur de ce jour férié. Une tradition qui perdure toujours d’ailleurs. L’état permet exceptionnellement encore la vente de cette fleur à l’état sauvage par les particuliers, une tolérance sans taxe ni formalité. La vente par le tout-un-chacun de muguet de culture est quant à elle interdite.
Des avancées sociales
Il aura fallu attendre le 23 avril 1919 pour que le Sénat établisse officiellement la journée de travail à 8 heures en France et 1941 pour que le 1er mai devienne officiellement « le » jour de la fête du travail dans notre pays, faisant ainsi de cette date un jour chômé. Puis, en 1941, ce sera le Maréchal Pétain qui instaurera la loi Belin, un texte qui qualifie alors le 1er mai comme « Jour de fête du travail et de la concorde sociale ». Enfin, ce sera la loi N° 6-828 du 26 avril 1946 qui officialisera le 1er mai comme un jour chômé et payé. Entré dans le code du travail en 1947 toutefois sans être reconnu comme une fête nationale, le 1er mai disparut des tablettes durant les guerres d’Indochine et d’Algérie avant de revenir en 1968 avec une grande manifestation dans les rues de Paris organisée par la Confédération Générale du Travail appelée aussi la CGT.
Désormais ancré dans le paysage des jours fériés en France, le 1er mai est surtout devenu l’occasion d’offrir du muguet à ses proches afin de leur assurer du bonheur toute l’année. Quant aux manifestations ouvrières, elles demeurent toujours dans les grandes villes tricolores mais ne font plus guère fortune en termes de participants.
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