S’il est un domaine où la France fait office d’excellence, c’est bel et bien la haute couture. Dernièrement, c’est l’un de ses plus grands talents que le pays a perdu. En effet, à 98 ans, Pierre Cardin nous a quittés le 29 décembre 2020 au terme d’une carrière de grand couturier et d’homme d’affaires redoutable et novateur saluée par tous.
Biographie
De son vrai nom Pietro Costante Cardin, Pierre Cardin est né en Italie de parents agriculteurs contraints à migrer en France. Le futur couturier débarque à Saint Etienne (Loire) en 1930 où il entame dès l’âge de quatorze ans un apprentissage chez un tailleur pour hommes de la cité stéphanoise avant de monter à la capitale pour travailler chez Jeanne Paquin après une halte à Vichy. Grâce à elle, il rencontre un futur grand du septième art en la personne de Jean Cocteau, pour lequel il réalisera les costumes du film La belle et la bête en 1946. La même année, Cardin est engagé comme premier tailleur par la maison Dior avant de quitter l’illustre enseigne sur un coup de tête trois ans plus tard.
En 1950, il ouvre ensuite sa propre maison de couture où costumes de scène et créations de haute couture sont produits. L’année 1953 marque un tournant pour le couturier puisqu’il crée sa première collection avec des tailleurs et des manteaux au style inventif et raffiné. C’est le début d’une fabuleuse aventure avec la démocratisation du prêt-à-porter.
Le modéliste franco-italien provoque à l’époque un scandale en s’inspirant de la haute couture pour mettre sur le marché des modèles à des prix très accessibles, s’attirant au passage les foudres des couturiers traditionnels.
Inventeur de la mode futuriste
Créateur né, Pierre Cardin ose tout. Il est ainsi considéré comme l’un des inventeurs de la « mode futuriste » dans les années 60 avec ses confrères André Courrèges et Paco Rabanne ; une mode dont il fut précurseur en faisant entrer la culture japonaise dans ses créations. Mais son goût immodéré du beau ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’en 1970, notre visionnaire crée aussi une collection de meubles ainsi que l’Espace Cardin, un an plus tard, où des artistes du monde entier se produisent.
Pierre Cardin est aussi novateur puisqu’il est le premier Français à s’implanter dans la Chine communiste en 1978, ses mannequins défilant dans la cité interdite à Pékin la même année ! Toujours passionné d’art, ce dernier tombe amoureux du petit village provençal Lacoste et se met en tête d’en faire le « Saint Tropez local de la culture ».
Il y réhabilite le Château du Marquis de Sade et achète une quarantaine de maisons, des dizaines de commerces ainsi que quarante hectares de terres qu’il laisse inexploitées afin d’en faire un village-musée. Largement critiqué pour avoir transformé Lacoste en village fantôme, l’homme d’affaires se défend en rappelant les nombreuses restaurations qu’il a entreprises (canalisations, façades, routes…) Fin gastronome, notre couturier rachète également en 1981 le célèbre restaurant Le Maxim’s à Paris dont il assure le renouveau et la légende de perfection actuelle.
Épicurien, passionné d’art, créateur et homme d’affaires, la France a perdu le 29 décembre 2020 l’un de ses plus grands couturiers et sûrement l’un de ses plus grands génies.
* source :Photo
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