Nos petits villages cachent parfois de sacrées pépites en leur sein. Et c’est le cas d’un licencié pas comme les autres en la personne d’un champion olympique. Découvrons donc Angélo Parisi, véritable légende du judo tricolore ! En effet, c’est non loin d’Avignon que notre franco-italien prend sa licence et vient s’entrainer sur les tatamis.
Né en Italie, formé en Angleterre et champion avec la France
Né le 3 janvier 1953 à Arpino, en Italie, notre judoka Parisi émigre en Angleterre avec ses parents en 1956. Il commence le judo en 1967 et obtient sa ceinture noire dès l’âge de 15 ans. Il montre rapidement un talent exceptionnel et remporte plusieurs titres nationaux en territoire de la Perfide Albion. En 1972, ce dernier va aux tragiques Jeux Olympiques de Munich et obtient à seulement 21 ans une médaille de bronze dans la catégorie « toutes catégories ». Mais Cupidon frappe à sa porte! Et c’est pour amour pour sa belle que notre athlète devient français. En effet, en 1974, ce dernier se marie avec une française et épouse par la même occasion la nationalité tricolore ! Et c’est sous ses nouvelles couleurs que ce atteint des sommets inégalés. Aux Jeux olympiques de 1980 à Moscou, Parisi remporte alors la médaille d’or dans la catégorie des poids lourds ainsi qu’une médaille d’argent en toutes catégories, devenant ainsi le premier Français champion olympique de judo. Il continue sur sa lancée en décrochant une médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. En plus de ses succès olympiques, Parisi remporte aussi quatre titres européens et plusieurs médailles dans les championnats nationaux et internationaux. Une légende était née!
Puis entraineurs de champions olympiques!
Après sa retraite de la compétition en 1985, Ange Parisi devient alors entraîneur de l’équipe de France jusqu’en 1991. Son expertise et son expérience ont été cruciales dans la formation des jeunes judokas français à l’avenir prometteur. Et certains ne sont pas des inconnus puisqu’il coache David Douillet ou bien encore Djamel Bourras inconnus alors mais repéré pour leur excellence. Et comme bon sang ne serait mentir, son fils Vincent a suivi ses traces et est devenu champion de France, d’Europe et champion du monde de jujitsu Fighting System !
Mais si la passion est toujours là, elle passe désormais par la transmission. Ainsi, comme il le fait encore tout prêt d’Avignon, Angélo forme encore de jeunes toris et leur remettant leur grade qui prennent que plus de valeurs quand c’est une telle légende qui leur donne!
Interview d’une légende
Comment est votre regard sur le judo français ?
« Mon regard sur l’équipe de France est double ! En effet, je distingue les filles des garçons pour les Jeux olympiques qui arrivent. Coté féminin, toutes les filles vont cartonner et nous rapporter des médailles à coups sûr car il y a du potentiel, elles sont au top physiquement et techniquement. Par contre côté garçon, mis à part Teddy (Rinner NDLR) qui est impressionnant dans sa préparation et qui ne vise que l’or, il n’y pas de grands champions qui sort de lot, la relève n’est pas là mais on peut avoir des surprises ! »
Comment jugez-vous l’évolution du judo ? média, niveau
« A mon époque, dans les années 70 à 90, le judo était beaucoup plus technique que maintenant. Actuellement, on utilise 60% de Sambo dans le judo. C’est plus physique mais moins technique et je pense qu’on tue le « vrai » judo par la force au lieu de le tirer vers le haut par la technique, le placement. Coté médiatisation, les réseaux sociaux ont bouleversé la donne mais il y a quelques choses qui reste, « être champion olympique », c’est ça qui apporte la vrai notoriété. Tu peux gagner tous les autres concours et championnat, si tu n’es pas médaille d’or au JO, tu ne sortiras pas du lot ! »
Coté sécurité, vous avez effectué vos premiers JO en 1972, des JO où les athlètes israéliens avaient été pris en otage et abattus, que pensez-vous de la sécurité pour ces futurs JO ?
« J’ai une confiance aveugle dans nos forces de sécurité que ce soit la police, la gendarmerie et l’armée. Le renseignement a considérablement évolué et je pense que toutes les menaces seront traitées en amont pour que ces olympiades soient les plus belles et les plus réussies. »
Palmarès d’un champion hors norme
Jeux Olympiques :
- Médaille d’or (1980, Moscou)
- Médaille d’argent (1980, toutes catégories, Moscou)
- Médaille d’argent (1984, Los Angeles)
- Médaille de bronze (1972, toutes catégories, Munich, Royaume-Uni)
Championnats d’Europe :
- 4 médailles d’or (1972, 1977, 1983, 1984)
- 4 médailles d’argent (1978, 1979, 1980, 1982)
- 2 médailles de bronze (1980, 1983)
Championnats de France :
- 6 fois champion de France
Championnats d’Europe par équipes :
- 4 médailles d’or
- 2 médailles d’argent
- 1 médaille de bronze
Grand Slim de paris :
- Or :1981, 1984, 1985
- Argent : 1973, 1977
- Bronze : 1974, 1982 et 1985
Rencontrer de telle légende ne laisse pas indifférent. Puissance, bienveillance et valeurs fortes, voilà bien limage qu’Exafrance a eut d’Angélo Parisi et c’est une immense fierté d’avoir rencontrer un tel homme au sens noble du terme, un judoka de légende au grand cœur entrée dans la légende du sport français.
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