A l’approche de l’hiver, vous avez sûrement déjà sorti vos appareils à raclette. Et que serait une bonne raclette sans un bocal de cornichons trônant fièrement au milieu de la table ? Cette petite cucurbitacée très prisée des Français est aussi la star des apéros, des plateaux de charcuterie, des salades et autres tartares ou sauces gribiches. Autrefois majoritairement produit en France, le cornichon avait totalement disparu de nos champs au début des années 2000 au profit de l’Inde… Avant de faire un retour remarqué.
Le cornichon français face à la concurrence
Si aujourd’hui, huit cornichons sur dix mangés en France viennent d’Inde*, le condiment s’offre un regain d’intérêt auprès des producteurs hexagonaux ces dernières années. On en cultive dans l’Yonne, dans le Loir-et-Cher ou dans la Sarthe. Pas facile cependant de concurrencer les principaux pays producteurs comme la Chine, l’Inde, l’Iran ou la Turquie.
Pour le marché français, c’est le pays de Gandhi qui a su le mieux tirer son épingle du jeu. Une météo favorable permettant jusqu’à quatre récoltes par an contre une seule sur nos terres, une main d’œuvre (très) peu coûteuse et une législation sur les pesticides beaucoup plus souple (au moins deux pesticides strictement interdits en France sont utilisés sur les cultures indiennes) ont fait du cornichon indien un produit très intéressant pour les grandes marques que l’on connaît, Maille et Amora en tête. Le résultat offre des cornichons moins sains, moins écologiques et forcément moins éthiques.
Un retour remarqué
Heureusement, le cornichon n’échappe pas à la mode du Made in France. Depuis quelques années, le petit légume vert croquant est à nouveau cultivé chez nous suite à l’impulsion de quelques producteurs résistants, comme la famille Jeannequin dans le petit village de Chemilly-sur-Yonne (Maison Marc), et même du groupe Reitzel, l’un des leaders européen des condiments et pickles sur le marché de la grande distribution, qui commercialise notamment la marque Jardin d’Orante. L’entreprise franco-suisse, qui relocalise petit à petit (327 tonnes récoltées sur le sol français dont 47 en bio en 2020**), a pour objectif d’atteindre 10 à 15 % de part de marché** dans les dix prochaines années avec ses cornichons bleu blanc rouge.
Le cornichon français pour les grands comme les petits appétits
La culture du cornichon est compliquée et très gourmande en main d’œuvre. Il faut passer dans les champs tous les jours pour que les fruits ne grossissent pas trop – en France, on les aime petits et fermes, contrairement à nos voisins allemands et hollandais qui les préfèrent gros et aigre-doux. Le prix s’en fait évidemment ressentir (jusqu’à 30 % plus cher que le cornichon indien), mais les consommateurs intéressés par des produits franco-français de qualité sont prêts à payer le prix (en général 1€ de plus par bocal dans nos rayons). D’autant plus que les recettes françaises sont plus originales : vous laisserez-vous tenter par les cornichons malossol ou au basilic de la Maison Marc, la tartinade de cornichon de l’Aveyron de la marque Artisan du Fruit, ou les délicieuses marinades au piment d’Espelette et aux olives/romarin élaborées par Marc Veyrat pour Jardin d’Orante ?
Pour aller plus loin
* source : Planétoscope
** source : Le JDD
Laisser un commentaire
Vous devez être dentifié pour poster un commentaire.