Alors que l’écologie est devenue le cheval de bataille de nombreux Français, certaines initiatives participent véritablement à changer le pays par leur impact.
Ainsi, alors que le remembrement rural à la sortie de la guerre a permis à bon nombre de structures agricoles de réunir des surfaces morcelées, on peut affirmer sans complexe que les conséquences ont été aussi importantes pour la biodiversité que pour le monde paysan. Il fallait réagir et la plantation de haies fut une des solutions proposées par les acteurs de l’agriculture et de la chasse.
Les dégâts des 30 Glorieuses
Afin de créer des surfaces cultivables plus grandes, bon nombre de haies, bosquets et ruisseaux furent sacrifiés sur l’autel de la modernité agricole avec des impacts éco-paysagers parfois irréversibles. Et qui dit destruction d’habitat naturel, dit extinction d’espèces endémiques comme par exemple la perdrix grise dans le nord de la France. Perte de couvert végétal utile aux nichées, disparitions des insectes qui vivent dans ces végétations arborées, prédation venue du ciel par manque de protections végétales, manque de floraison arboricole impactant les abeilles… autant d’impacts sur la biodiversité et par extension sur l’homme.
Afin de redonner une chance à la nature, le monde agricole, bien conscient des effets négatifs de la politique des 30 Glorieuses qui visait une production maximale, a décidé de réagir en partenariat avec les fédérations départementales des chasseurs, les conseils départementaux et régionaux ainsi que l’Education Nationale. Ainsi, depuis deux décennies, des haies sont plantées un peu partout en France.
Une réaction citoyenne
Le département précurseur est la Vendée avec 452 000 arbres issus de 40 essences différentes remis en terres et représentant 342 hectares de bois et 72 km de haies. Idem côté normand, où quelques 12 200 arbres vont bientôt constituer 18 km de haies bocagères. Et que dire de l’Isère où 65 km de haies ont été plantées pour recréer une bande arborée ? Comme l’explique Didier Niot, technicien cynégétique à la Fédération Départementale des Chasseurs du Cher, « il y a une prise de conscience du milieu rural, agriculteurs comme chasseurs, à considérer le retour des haies comme une pierre importante à l’édifice de la biodiversité ».
Les haies ne sont que bénéfiques : « pour le développement des insectes pollinisateurs, pour la petite faune de plaine qui va s’y réfugier afin de se mettre à l’abri des intempéries et des attaques de prédateurs, pour la fixation des sols et la qualité de l’eau aussi, les racines filtrant la pollution ». Réunissant donc les Chambres d’Agriculture, les Fédérations Départementales des Chasseurs, les écoliers ainsi que tous les acteurs de la ruralité, ces projets de recréation de haies deviennent un véritable enjeu pour l’avenir ainsi qu’un gage de sécurité pour la biodiversité en permettant à la faune et à la flore de s’y développer, en filtrant les sols des eaux polluées et en limitant les impacts des eaux de pluie et de ruissellement.
Prise de conscience pour une filière, volonté de donner un avenir serein à la planète, planter un arbre est donc un acte citoyen et surtout un beau geste pour notre terre.
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