Les séries françaises ont le vent en poupe en ce moment. ExaFrance s’attarde aujourd’hui sur le phénomène OVNI(S), comédie loufoque pleine de poésie qui plonge le spectateur dans une ambiance so seventies en suivant une équipe en quête de preuve de l’existence d’une vie extraterrestre.
L’intrigue se passe dans les années 70, à l’aube de la création du GEPAN (Groupement d’Etudes des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés). Didier Mathure, ingénieur aérospatial du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), est relégué à la tête de ce bureau plus ou moins bien vu suite à l’explosion d’une fusée dont il dirigeait le lancement. Un cauchemar pour ce scientifique à l’esprit logique qui se retrouve forcé de trouver des explications à des évènements… inexplicables. Chute de boule à facette géante (inspiré d’une histoire vraie !), disparition de flamant rose, cercles de culture, objets volants non identifiés… l’équipe du GEPAN va de surprises en surprises. Le personnage principal, incarné par Melvil Poupaud, au départ clairement hermétique à toute irrationalité finirait-il par croire aux phénomènes paranormaux ?
La France de Giscard
Au-delà du sujet intrigant dont traite la série, c’est toute l’ambiance créée par les auteurs Clémence Dargent et Martin Douaire – aidés du réalisateur Antony Cordier (Happy Few, Gaspard va au mariage) – qui assure le succès d’OVNI(S). Les décors très colorés contrastent avec l’austérité des bâtiments et nous plongent dans la France de Giscard avec brio. Les personnages fument au boulot et font tourner les cadrans des téléphones filaires, le JT de TF1 est présenté devant un fond bariolé et les ordinateurs font la taille d’un frigo. L’image rappelle une photographie vieillie et emplie de nostalgie, l’aspect terni en moins. OVNI(S) jouit d’une géniale mise en scène et s’éloigne du format traditionnel des séries avec son rythme lent et des fins d’épisode sans immense suspense.
C’est la poésie qui s’en échappe et l’attachement aux personnages qui poussent à vouloir en voir plus. On est face à une comédie subtilement parsemée d’absurde (ça colle au thème !) sans en faire des caisses. Rarement on avait vu une œuvre de science-fiction traitée de la sorte. Le tout est sublimé par une musique particulièrement soignée. L’artiste Thylacine s’est attaché à créer une synthpop exquise en utilisant des instruments de l’époque. Tous ces ingrédients contribuent à la réussite de la série en plus du caractère attirant et fascinant que possèdent les ovnis.
Le vrai GEPAN
La France est d’ailleurs le seul pays au monde à posséder un bureau d’études comme le GEPAN. Car oui, il existe vraiment. Aujourd’hui nommé GEIPAN avec le « i » en plus pour « informations », il s’agit d’un organisme officiel français relevant du service public. Rattaché au CNES, le GEIPAN est installé à Toulouse et emploie quatre salariés. Il récolte chaque année environ 800 témoignages de phénomènes étranges parmi lesquels 20% restent inexpliqués. Créé en 1977, le groupement d’études n’a encore jamais prouvé de manière scientifique l’existence des extra-terrestres. Mais les différents directeurs qui se sont succédés à sa tête sont formels : on ne ferme la porte à aucune hypothèse. Comme dans la série !
Dévoilée pour la première fois au Festival International des séries de Cannes en octobre 2020, OVNI(S) s’était déjà fait remarquer auprès des professionnels avant de séduire le public. La création originale de Canal+ a été diffusée sur la chaîne cryptée au mois de janvier et est toujours disponible sur la plateforme MyCanal. Preuve de son succès, la série aura droit à une deuxième saison dont le tournage débutera en avril prochain. Reste à savoir si Mathure et ses collègues feront des découvertes extraordinaires et iront plus loin que le véritable GEIPAN…
Pour aller plus loin
- Voir le site officiel du GEIPAN
Laisser un commentaire
Vous devez être dentifié pour poster un commentaire.